• Hommage à Zayd U Hmad

Zayd U-Hmad, une légende amazighe

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Zayd U-Hmad, une légende amazighe

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Les opérations menées par Zayd U Hmad d’après Raymond Lauriac (La vigie marocaine)

11 lundi Juil 2011

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Les attaques menées par Zayd U Hmad «et sa bande» contre l’armée française et ses supplétifs dans la région de Tinghir ainsi qu’à Asoul d’après des articles de presse publiés dans le quotidien « La Vigie marocaine » en 1936 par Raymond Lauriac :

1-    11 juin 1934 : Plusieurs légionnaires (nombre indéterminé) ont été tués dans une attaque menée contre un carrosse de l’armée française sur la piste de Tizgui.

2-    26 juin 1934 : Le lieutenant Roger Philippon tué à Asoul.

3-    En 1934 aussi (jour non indiqué), Zayd et «sa bande» attaquent une corvée débonnaire à Talanaït Moulay Ali, sans faire de victimes.

4-    Juillet 1934 : Il attaque le campement d’un détachement envoyé en reconnaissance dans le col de Timesraï, à 10 km au nord de Tinghir, tuant un mokazni.

5-    Décembre 1934 : Il attaque « en plein après-midi » la garnison d’Ouaoukouden. Un militaire a été tué et deux autres blessés.

6-    27 janvier 1935 : Il abat le sergent chef Cristani à la sortie des gorges de Tinghir.

7-    17 août 1935 : Zayd et deux de ses complices attaquent et séquestrent trois civils à Timadrouin. Ils les dépouillent de leurs biens avant de les libérer.

8-    22 août 1935 : Il tue le cheikh M’Bark Ou Bouâza (des Ait Ouritan) et un de ses amis à l’entrée des gorges de Tizgui.

9-    Fin décembre 1935 : Il attaque une cantine à Tinghir, tuant trois légionnaires et blessant trois mokhaznis et un client israélite.

10- Zayd U-Hmad a été tué le 5 mars 1936 à Tadafalt. 

Six nouveaux coups de main des « hors-la-loi » du Todhra

17 vendredi Juin 2011

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Ces trois articles ont été publiés en mars 1936 après la mort de Zayd U-Hmad par le quotidien « La Vigie marocaine ». La série a été intitulée : « Zeïd, roi des djicheurs ». Aucune modification n’a été introduite sur ces articles.

***

Six nouveaux coups de main des « hors-la-loi » du Todhra… qui malgré toutes les recherches restent insaisissables.

Les trois attaques à main armée auxquelles Zeïd Ou Ahmed et ses complices s’étaient livrés à environ un mois d’intervalle, avaient suscité une émotion assez vive dans la région de Todhra. Cependant, de tels faits n’étaient point très surprenants, car, en réalité, Tinerhir, qui est au centre de la vallée, n’était occupée que depuis le 18 février 1933 et nous n’assurions donc l’ordre que depuis un an dans ces parages difficiles, bordés au nord par les sommets très escarpés du Grand Atlas et au sud par le relief chaotique du Djebel Sagho. Or, ces deux massifs offraient des ressources idéales pour les embuscades.

D’autre part, nos troupes avaient de multiples taches à assumer, car, tout en surveillant les ksours pour les protéger contre les actes de banditisme, elles n’en devaient pas moins assurer leur tâche de pacification dans les régions voisines. Ainsi, tandis que se déroulaient les événements relatés dans ces articles, les troupes de Tinerhir participaient à une actions destinée à couvrir le groupe mobile marchant sur l’oasis de Tazzarine, tout en luttant dans le haut Todhra contre un groupe de dissidents établis au col de Tinezraï, au nord de Tinrhir. Par ailleurs, le gros de nos forces s’employait à réduire la dissidence du djebel Sagho dirigée par Hadj Hasso Ou Ba Sellam. Pour faire face à ces tâches multiples, nos forces devaient se livrer à de continuels déplacements impliquant de nombreuses difficultés de ravitaillement et comportant des dangers d’attaque de convois.

Une embuscade pour rien

Pourtant, il devenait nécessaire d’infliger une sévère punition à Zeïd et à ses complices et de mettre un terme à leurs exploits. A cet effet, un groupe de la fezza de Tinrhir leur tendit une embuscade nocturne à Talaïnt-Moulay-Ali. Ayant appris que les bandits se trouvaient dans les parages, on simula une corvée débonnaire qui était en réalité un groupe d’askris fortement armés. Comme on l’avait prévu, Zeïd et sa bande attaquèrent la corvée, mais ce fut le tir des askris qui leur répondit. Malheureusement, dans la nuit, le tir fut mal ajusté et les trois malandrins, poursuivis par les askris, parvinrent à s’enfuir à la faveur des ténèbres. Mais, ils durent avoir chaud, car, dans leur fuite précipitée, ils laissèrent tomber la montre-bracelet volée sur la dépouille mortelle du lieutenant Phillippon, tué à Assel, le 26 juin 1934, et le bidon d’un des légionnaires tués le 11 juin dans l’attaque de l’araba sur la piste de N’Tisgui.

Un mois plus tard, nouvelle attaque sur le campement d’un détachement envoyé en reconnaissance dans le col du Timesraï, à 10 kilomètres au nord de Tinerhir, au delà des gorges. Comme dans la plupart des coups de main précédents, les bandits ont choisi la tombée de la nuit pour perpétrer leur coup. Et, à la faveur de l’obscurité, ils parviennent encore une fois à échapper à la poursuite, non sans avoir abattu l’un de nos partisans et blessé deux chevaux.

Dans les premiers jours de décembre 1934, dans les mêmes parages, des coups de feu sont tirés sur la garnison de la tour de garde d’Ouaoukouden, non loin d’une source située dans un ravin très escarpé. Cette fois, l’attaque a lieu en plein après-midi et on donna immédiatement l’alerte. Des patrouilles ont détachées vers le lieu où l’attaque s’est produite et elles trouvent un askri tué et deux de ses camarades blessés, baignant dans leur sang. L’emplacement d’où les bandits avaient tiré était si escarpé (…) eu le temps de gagner leur repaire avant que les patrouilles aient escaladé les rochers.

 Un groupe extrêmement mobile

Voici déjà sept mois que Zeïd et ses hommes tiennent la campagne, opérant parfois à deux, à trois ou à quatre personnages. Lesquels ne sont pas toujours les mêmes. Certains lui indiquent les coups à entreprendre, y participent avec lui, puis regagnent leurs ksar en attendant que l’effervescence s’apaise, tandis que Zeïd quitte l’endroit et va poursuivre ailleurs ses exploits, avec beaucoup d’autres complices. La crainte que les bandits inspiraient aux gens faisait taire les langues et leur grande mobilité rendait les mesures de défense inefficaces.

C’est ainsi que, le 27 janvier 1935, le sergent chef Cristanti qui, accompagné de deux hommes précédait le détachement qu’il commandait, avait à peine parcouru quelque centaines de mètres, lorsqu’à la sortie des gorges il fut foudroyé d’un coup de fusil. Le détachement, le premier moment de surprise passé, se lança à la poursuite des bandits, mais ceux-ci réusssirent encore une fois à échapper en se dissimulant dans les rochers.

Quelques mois plus tard, le 17 août 1935, Zeïd et deux de ses hommes de main attaquèrent trois indigènes qui revenaient avec les bourricots de Timatriouine. L’attaque eut lieu en fin de journée, non loin de la tour de garde de l’Ourf entre Tinrhir et Foum-el-Kous sur la piste de Tinrhir à Boulmane. Sous la menace des fusils, les trois indigènes et leurs montures durent se rendre à l’écart de la piste et là, ils furent dépouillés de tout ce qu’ils possédaient, y compris leurs vêtements. Puis, quand la nuit fut venue, les bandits leur redirent la liberté.

Cinq jours plus tard, le cheik Embarek Ou Bouazza, des Aït Ouritane, à l’entrée des gorges Todhra, accompagné d’un de ses amis, parcourait le ravin de Dounab, lorsqu’ils tombèrent dans une embuscade qui leur fut tendue. Le cheik et son compagnon furent tués, dépouillés, et leurs armes et munitions leur furent enlevées.

Zeïd et ses complices, paraissent assurés de l’impunité la plus complète, puisque, cette fois encore, malgré toutes les recherches, on ne parvient pas à les arrêter.

Mais, tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse…

Raymond Lauriac

« Zayd U-Hmad », chanté par Imal

17 vendredi Juin 2011

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Poème écrit par Omar  Derouich et chanté par le groupe Imal (Album : Zayd U-Hmad).

Une attaque d’audace inouïe contre la cantine de Tinrhir

17 vendredi Juin 2011

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Quelque coups de feu : quatre morts et trois blessés … mais on arrêté l’un des complices de Zeïd Ou Ahmed

La longue suite des méfaits accomplis dans la région de Todhra par Zeïd ou Ahmed et sa bande ne peut s’expliquer que par le silence que les populations terrorisées observaient sur leurs allées et venues et sur les complicités dont ils bénéficiaient dans de nombreux ksars. L’auréole d’invincibilité dont ils se paraient ne faisait qu’accroitre leur prestige et nul n’aurait osé dénoncer l’homme et ses complices que les forces régulières ne parvenaient pas à capturer ou à abattre.    Et une telle dénonciation aurait été l’équivalent d’un arrêt de mort.

Pourtant, il devenait urgent de mettre fin à ces actes de banditisme qui semaient le trouble dans la région et créaient une atmosphère d’insécurité nuisible à notre prestige. Mais toutes les recherches entreprises pour découvrir les compromissions et les complicités dont bénéficiaient Zeïd et ses hommes étaient restées vaines. Au cours des enquêtes qui furent menées, on interrogea nombre de personnes et il y eut même des incarcérations de gens particulièrement suspects, sans que l’on parvienne à obtenir quelque renseignement important permettant de mettre l’autorité sur la trace des bandits.

Un coup de main audacieux

Mais ces derniers, dont on n’avait pas entendu parler depuis longtemps, du moins dans la région, décidèrent certain  jour d’effectuer un coup de main particulièrement audacieux. Un soir de fin décembre sur le coup de 20 heures, Zeïd et deux de ses complices quittèrent leur repaire de Tadafalt et, après s’être approchés de Tinrhir en suivant les sentiers cachés sous la palmeraie parviennent sous les murs de Tinrhir. Tous les trois étaient armés de fusils modernes capturés au cours de coups de main précédents. Leur but ? Attaquer la cantine qui se trouve sur la place en plein centre. C’est une petite maison de pisé bordée d’une arcade sur sa face nord et qui n’était séparée que d’une centaine de mètres de la palmeraie. Il serait donc facile d’approcher, à la faveur de la nuit, de tuer ceux qui  se trouvaient là et de s’emparer de l’argent de la caisse. Puis, avant que l’alarme soit donnée, il s’agissait de regagner rapidement la palmeraie et grâce à l’ombre propice, il serait possible de s’enfuir.

Soudain, leurs dernières dispositions étant prises et leur coup est bien combiné, nos trois hommes prennent leur courage à deux mains et comme le feraient de nos jours de (…) gangsters, ils se dirigent d’un pas ferme vers la cantine tenue par un juif. Quatre légionnaires sont installés à une table et consomment paisiblement. Il y a aussi deux mokhaznis et un civil israélite dans la salle.

Zeïd et ses complices échappent de justesse.

Zeïd et ses complices se mettent (…) dans l’encadrement de la porte et, à bout portant, ouvrent le feu sur le groupe tuant trois légionnaires et blessant trois mokhaznis et le client israélite. Le patron de l’établissement, dès qu’il aperçoit les canons des fusils se dresser se couche sous le comptoir et il ne doit qu’à ce réflexe d’avoir la vie sauve. La fusillade n’a duré que trois secondes.

Leur coup fait, les trois bandits, selon le plan prévu, se dirigent vers la palmeraie, tandis que l’alerte a été donnée à Tinrhir. Le fezza et nos partisans donnent aussitôt la chasse aux bandits qui se replient en direction de la montagne en tirant derrière eux afin d’éviter un contact trop étroit avec leurs poursuivants.   Néanmoins, après une poursuite qui dura plus de la moitié de la nuit, ces derniers découvrirent les bandits cachés dans une grotte près de Talaïnt-Moulay-Ali à 10 kilomètres de Tinrhir.

Se voyant découvert, les bandits font feu à nouveau et abattent un des partisans qui se trouvait non armé. A la faveur de la confusion créée par ce dernier incident et en tirant toujours dans la direction des poursuivant, Zeïd et ses complices parviennent encore une fois à s’enfuir. Mais, ils l’ont échappé belle.

Cette nouvelle attaque produisit évidemment une très vive émotion à Tinrhir et toutes les troupes furent mises sur les dents. On intensifia les recherches, on multiplia les interrogatoires et on arriva même à tendre des embuscades autour des points d’eau pour parvenir à saisir les coupables. Mais, ceux-ci restaient toujours introuvables. On les voyait – ou du moins on croyait les voir- partout, sauf là où ils étaient.

Premiers indices :

 Cependant, à la suite de l’attaque véritablement audacieuse réalisée contre la cantine, le khalifa El Hadj Said Ou Tifnout fut relevé de ses fonctions. On lui reprocha de ne pas déployer suffisamment d’activité dans la recherche des malfaiteurs.

En fin, un beau jour, on note le premier indice favorable depuis que Zeïd a commencé la longue série de ses crimes : un ancien djicheur a été arrêté aux Aït Taddert , sur la plateau Aderdour, au sud-est du plateau des lacs, région qui correspond au nord de la vallée du Haut-Todhra. C’est un nommé Saïd ou Ahmed, dit « Ou Tararout », qui est aux mains du chef du bureau d’Assoul. L’inculpé, habilement cuisiné, reconnaît sa participation à la bande de Zeïd ou Ahmed et il indique le ksar où il avait séjourné avec le chef de la bande. Il indique en outre que l’un des suspects arrêté précédemment fait également partie du djich de Zeïd. Les deux hommes donnent ensuite les noms de nombreux complices disséminés un peu partout dans les ksars de la région ou en montagne.

On tient enfin la filière qui conduira à coup sûr à l’arrestation du fameux bandit et de ses hommes qui, depuis près de dix-huit mois, terrorisent la région.

RL

Le bandit est enfin abattu dans son repaire

17 vendredi Juin 2011

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Le bandit est enfin abattu dans son repaire. Mais pour venir à bout de Zeïd et de sa bande il fallut incendier le bordj où ils se terraient.

L’arrestation de Saïd ou Ahmed dit « Ou Tararout », à Assaoul, fut le premier succès remporté par l’autorité contre la bande de Zeïd ou Ahmed, depuis près de vingt mois que les coupeurs de route mettaient en coupe réglée toute la région de Todhra. On ne tenait pas encore le principal coupable, mais un de ses principaux lieutenants et en procédant avec habilité, les autorités avaient la conviction qu’elles ne tarderaient pas à avoir le dernier mot dans cette sinistre affaire qui n’avait que trop duré.

C’est bien ainsi d’ailleurs que les choses se passèrent. Habilement cuisiné Saïd Ou Tararout désigna le ksar des Aït Chaïb (…) comme étant celui où il avait séjourné en compagnie de Zeïd ou Ahmed. Il désigna ensuite un à un tous les complices du bandit répartis un peu partout dans les ksours de la région de Todhra et jusque dans le djebel Sagho. C’était là autant d’amis sûrs qui l’aidaient dans sa sinistre tâche et lui donnaient asile lorsqu’il était menacé par ses poursuivants. Enfin, ils étaient autant d’indicateurs pour le renseigner sur les coups de main à entreprendre.

Une indication précieuse :

On apprit encore que Zeïd ou Ahmed et son principal lieutenant Moha Ou Hammou avaient l’intention de passer le prochain Aïd Kébir chez un de leurs amis à Tadafalt. L’indication était précieuse, mais il était un peu délicat de mobiliser tous nos partisans un jour de fête comme l’Aïd Kébir. Aussi fut-il décidé qu’on attendrait le lendemain pour tenter des deux chenapans. Mais à la suite des interrogatoires que l’on a fit subir aux diverses personnes ayant approché le chef de la bande, on apprit que Zeïd devrait être ce jour là à Tadafalt N’Illelchan.

On mobilisa donc tous les supplétifs de Tinerhir et le 5 mars au petit jour, le ksar fut encerclé très étroitement car le bandit devait tomber coûte que coûte entre nos mains et, cette fois, il ne fallait pas le laisser échapper.

Le chef du ksar, qui était Hadj Hasso Ou Ba Sellam, le chef valeureux qui tint tête très héroïquement à nos troupes dans les derniers combats de la dissidence au Bou-Gaffer, dans le djebel Sagho, fut immédiatement convoqué. Il déclara qu’aucun homme correspondant au signalement du bandit ou de son complice principal n’habitait le ksar. Mais il indique qu’un personnage correspondant au signalement de l’intéressé habitait effectivement à Tadafalt. On pouvait avoir entière confiance dans les dires de Hadj Hasso Ou Ba Sellam qui, après avoir été notre adversaire le plus coriace, était aujourd’hui notre allié loyal.

Le dispositif d’attaque se déplaça donc immédiatement sur Tadafalt, situé à peu de distance de Taghia N’Illelchan dans le bas Todhra. Un peu avant 8h du matin, Tadafalt était encerclé et cette fois on était bien sur la bonne piste. Si l’on avait eu besoin d’une preuve, la vive fusillade qui éclate dès l’investissement du ksar l’aurait fournie… Les forces supplétives auxquelles s’étaient joints deux pelotons de la légion étrangère, ayant vu le bordj d’où partaient les coups de feu, se dirigèrent vers ce point et l’attaquèrent à la grenade. Mais, les bandits qui l’occupaient entendaient défendre chèrement leur peau et ils ne cessaient de tirailler contre tous ceux qu’ils apercevaient de leur position dominante.

A l’assaut du bordj

Trois moghaznis avaient payé de leur vie leur courageuse attitude pour atteindre le bordj et il convenait de procéder de telle sorte que l’on ne paie pas d’un prix démesuré la capture des bandits. Aussi décide-t-on d’incendier le bordj. Quelques bidons d’essence furent réunis et l’on y mit le feu. De longues flammes léchèrent les murs et bientôt après, aucun coup de feu ne parvenait du repaire, on pénétra à l’intérieur. Là, Zeïd ou Ahmed, le roi des djicheurs, gisait abattu par une balle qu’il avait reçue en plein front. Un de ses complices, nommé Moha Ou Ali, tomba de la tour du bordj et se tua. Un troisième gisait mort dans une pièce et enfin, le quatrième occupant Ou Tana, fit une suprême tentative pour prendre la fuite, mais il fut abattu d’un coup de fusil. Il était midi trente et le nettoyage du bordj et de ses abords avait duré cinq heures.

Les forces de l’ordre avaient enfin réussi à capturer toute la bande dont les membres étaient morts ou vivants. De nombreuses arrestations de complices eurent lieu car dès la mort de Zeïd, les langues commencèrent à se délier et il fut possible de connaître le nom de tous ceux qui avaient participé à ses crimes ou qui s’étaient fait leurs complices. Enfin, de nombreuses armes furent récupérées au cours de ces opérations.

Depuis la fin de Zeïd ou Ahmed et de ses complices, le calme le plus absolu ne cesse de régner sur la vallée de Todhra, une des plus riantes régions de notre beau sud marocain. Les populations des palmeraies comme celles de la montagne travaillent paisiblement et connaissent enfin une sécurité totale. Elles ne craignent plus ni les razzia des nomades sahariens, ni les coups de main des bandits, ni les convoitises des populations voisines. L’insécurité dont la forme même des ksours prouve assez qu’elle était l’état endémique de cette région a pris fin et la paix française règne, que rien ne vient désormais troubler.

La fin d’une folle aventure :

Ainsi se termine la folle aventure de Zeïd ou Ahmed dont la formule de banditisme se rapprochait de celle de la bande à Bonnot, qui mit en émoi toute la France en 1912. A ceci près que ceux que l’on nomme « les bandits en auto » étaient motorisés et opéraient dans les villes, tandis que Zeïd et les siens se déplaçaient à pied et opéraient dans les palmeraies ou en montagne. Les uns comme les autres étaient des « hors-la-loi» ayant déclaré une guerre sans merci à la société et à ses défenseurs pour vivre dans un individualisme exacerbé dont les caractéristiques étaient de vivre sur le dos d’autrui, sans travailler et avec un mépris absolu de la vie humaine.

De telles révoltes contre la société sont vouées à l’échec rapide. Et la fin de la bande à Bonnot comme celle de Zeïd et de ses complices en furent l’éclatante démonstration.

Raymond Lauriac
FIN

ZAYD U HMAD

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